La vie en milieu rural, un territoire accueillant ?

Pourquoi la vie en milieu rural est un enjeu fort pour nos territoires ? InSite-France donnait rendez-vous le jeudi 28 octobre 2021, pour échanger sur ces questions à l’occasion du 12ème Café de Campagne.

Lors de ce temps d’échanges, InSite, en partenariat avec le magazine Village, a eu le plaisir de recevoir 3 invités, qui nous ont exposés leurs projets. Ils se rejoignaient sur le sujet de la politique d’accueil et de dynamique de territoire par une approche participative.

Pour une politique locale ambitieuse et innovante, Jocelyne Guérin, Maire de Luzy (Nièvre), 

« Luzy village du futur », est un projet créé il y a 7 ans environ dans le but d’engager une politique d’accueil et d’attractivité, avec la population. La commune s’est posé la question « Qu’est ce qui ferait que tout le monde aurait envie de venir y vivre et d’y rester ? ». Ils ont alors cherché à prendre en compte l’écologie, à repenser la stratégie économique, à revisiter la politique de l’habitat, à l’aménagement de la place publique. Leur fil conducteur était bien de construire un village à partir de son histoire pour son avenir, porté par les élus, et avec les habitants.

Pour expliciter son propos, elle citait quelques exemples :

  • L’espace loisirs avec le skate parc et le jardin : « Il a été fait avec les jeunes, les assistantes maternelles, et avec le centre social. C’est eux qui l’ont pensé, qui l’ont choisi. Aujourd’hui cet espace-là est respecté, c’est un lieu de loisirs, de rendez-vous. Aujourd’hui ça fait 5 ans qu’il est en place, il n’y a aucun dégât. Je pense que l’appropriation, la reconnaissance de cette participation, le fait d’associer tout le monde, fait que ça fonctionne. »
  • Le parcours pédagogique créé dans la nature, sur l’environnement, pour conforter ce devoir du respect de la nature. « Aujourd’hui il fait aussi l’unanimité, tout le monde en parle, c’est la meilleure publicité qu’on ait pu faire ! […] Quand les habitants sont ambassadeurs, il n’y a pas mieux comme communication. C’est fort, c’est sincère. »
  • La création d’un tiers-lieu numérique et social. Ils ont voulu, en partant de l’expression des habitants, faire de ce site, « un lieu ouvert, partagé, un espace où le numérique est une force, où le télétravail aura sa plateforme, où le FabLab (Atelier ouvert au public, équipé d’outils de fabrication standards et numériques) va exister. Un lieu qui va permettre aux gens de s’adapter au numérique, où l’on mêle l’humain, le social et le numérique. »

« Tous les projets comme ça, à partir du moment où on les a travaillés en lien avec les habitants, les usagers, et qu’on les anime encore pendant la création, pendant la vie, ils font l’unanimité à chaque fois. »

Un tiers-lieu qui fait la passerelle entre milieux urbain et rural, Anne-Laure Romanet, membre d’El Capitan dans l’Orne, 

Le projet est né il y a 3 ans, quand des personnes quittant Paris, se sont intéressées à redynamiser un territoire rural. Ils avaient envie de s’y intégrer pour y travailler, en lien avec les collectivités, sur les sujets des transports, de la santé, de l’écologie, etc. Concrètement, cela les a menés à la création d’une association, qui a commencé à louer une maison à un particulier pour y faire des sessions de coliving (nouveau mode de vie en collectivité), où des personnes viennent y passer 1, 2 jours voire 1 semaine, pour télétravailler et/ou rencontrer des personnes du village. 

Le but était avant tout de faire découvrir un territoire, sensibiliser à la vie associative, citoyenne et son attractivité. Avec un peu de recul, la maison sert maintenant de place du village, de lieu de réunion/travail, de lieu partagé (mise à disposition d’outils, achat d’un véhicule commun, ateliers de chants, de yoga) : « Ça sert de plus en plus aux voisins qui sont dans le coin ».

L’enjeu aujourd’hui c’est de faire en sorte que la greffe prenne entre les néoruraux, qui viennent d’arriver et ceux qui y sont depuis toujours. Comment faire de ce lieu un lieu de brassage. Le plus de ce projet est le soutien municipal pour avoir de nouveaux logements à proposer avec cette demande forte à la suite de la dynamique néorurale qui s’accroit, toujours dans une volonté d’implication pour le territoire (travail, vie citoyenne, associative).

Accompagner les projets de développement local, Jean-Yves Pineau, directeur et co-fondateur des Localos 

Maintenir la vie et faire revenir la vie sur les territoires pour faire société. La question de la place sur les territoires ruraux = logement, habitat, urbanisme sans abimer les éco-systèmesest posée. Alors, la capacité d’accueil se travaille : « On ne devient pas accueillant, c’est une stratégie à construire ! ». En repartant de son propos, nous entendons 5 éléments fondamentaux :

  • Le portage politique. La volonté de faire est nécessaire pour réaliser ensemble
  • La culture de l’accueil. Ce n’est pas si évident, il faut partir de la capacité des habitants à accueillir
  • La question de l’offre. La capacité à faire de la place, à rendre accessible le foncier, en tenant compte des ressources, des services…
  • L’accompagnement. Il s’agit d’accompagner les porteurs de projet, les nouveaux arrivants, pour une transition efficiente
  • La communication. Vers l’extérieur mais aussi pour les habitants !

Voici le lien pour revivre cet échange Insite.  Ainsi, notre conclusion pourrait être la suivante. La participation des habitants aux projets des territoires apporte une force et un dynamisme qui font l’essentiel du succès des projets.

beguinage compagnie Cie

En effet, chez Béguinage & Compagnie, nous constatons dans chaque mission la valeur ajoutée de l’Assistance à Maitrise d’Usage dans la dynamique de groupe et l’adéquation du projet émergeant dans son territoire. Vous souhaitez en savoir davantage, contactez-nous.