Membre fondateur du Réseau HAPA, réseau de l’Habitat Partagé et Accompagné, Béguinage & Cie participait aux journées territoriales sur l’habitat intermédiaire inclusif organisées par le réseau HAPA. 

Les 2 rencontres de Lille et Paris avaient pour objectif de faire se rencontrer les différentes parties prenantes des habitats intermédiaires. Qu’il s’agisse de porteurs, associations, financeurs, et élus , il s’agissait de promouvoir l’habitat intermédiaire.L a parole a été donnée aux premiers concernés et a permis d’aborder les forces, les faiblesses, et les réussites des habitats intermédiaires, notamment de l’habitat inclusif. 

« L’habitat intermédiaire inclusif, où en sommes-nous ? »

À ce jour, 97 sur les 101 départements Français se sont engagés dans la démarche d’habitat inclusif. On compte au total 2.283 projets d’habitat inclusif sur l’ensemble du territoire Français, répartis entre 1 et 85 projets. Cela représente en moyenne 23 projets par département, concernant pas moins de 21.800 personnes âgées et/ou en situation de handicap. Tous sont bénéficiaires de ces habitats intermédiaires et de l’Aide à la Vie Partagée. 

Concernant la rencontre à Lille, le réseau HAPA recevait Jean-René Lecerf – Président du Conseil de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA), ancien Président du Conseil départemental du Nord, Grégory DELAHAYE – Chargé de mission hébergement et habitat adapté au sein de la Métropole Européenne de Lille (MEL), Paméla PRUVOST – Responsable Pôle Innovations et Politiques Sociales de l’Union Régionale pour l’Habitat (URH) des Hauts-de-France, Sylviane DRIS – Responsable de service Accueil Familial et de l’Habitat Inclusif au Conseil Départemental du Nord et Victoire WILLIATTE – Directrice du Pôle Habitat de l’association Ensemble autrement.

reseau HAPA habitat intermédiaire inclusif

En réalisant un focus territorial sur les Hauts-de-France, nous retenons que cela représente 56 bailleurs, 182 sites dont 106 existants mixant des projets à destination de personnes âgées et de personnes en situation de handicap. Ainsi, 60% des projets sont portés par des bailleurs sociaux et 40% par des propriétaires privés. La répartition par départements y est inégale : (85 dans le Nord – 40 dans le Pas-de-Calais – 22 dans la Somme – 18 dans l’Aisne – 17 dans l’Oise). 

Pour que l’habitat inclusif soit une solution davantage connue, la MEL a programmé des temps de visite pour les maires et DGS (Directeur général des services) de la Métropole. Ainsi, il s’agit de mieux comprendre l’offre et les différences des solutions proposées. Le soutien et le développement de ces nouvelles formes d’habitat intermédiaire sont nécessaires.

Et l’habitat intermédiaire inclusif en Ile de France ?

À Paris, il y avait Typhaine Mahé – Cheffe projet habitat inclusif et partenariats à la Direction de l’Appui au pilotage de l’offre de la CNSA, Elodie Seven – Directrice de l’autonomie au Conseil Départemental Seine Saint Denis et Laurent Biron – Chef de projets autonomie à la Direction autonomie de la Ville de Paris. 

Le contexte territorial d’Ile de France est marqué par un manque de réponse à destination des personnes en situation de handicap. A cela s’ajoute le vieillissement de la population, la crise du logement et un très faible taux de rotation dans le parc social. Il a été rappelé très justement qu’ « il existe autant d’habitats inclusifs que de territoires et d’habitants ». Il est nécessaire de « faire émerger une 3ème voie entre un hébergement collectif parfois déshumanisant et une vie seule au domicile parfois vectrice d’isolement et de fragilité ». 

habitat intermédiaire journées réseau HAPA

À Lille, la parole donnée à 2 habitantes d’un habitat inclusif de La Vie Devant Soi (59)

Jean-François Trochon les a questionnés sur la différence entre l’avant et l’aujourd’hui en habitat intermédiaire. Elles ont répondu : « On ne peut pas expliquer… On revit ! On a des échanges sociaux, on a des amis maintenant. C’est une renaissance. Avant on était isolées, on avait l’impression de couler ! »

« Je me sens beaucoup mieux. Je ne me concentre plus sur la maladie ou sur les problèmes financiers, alors qu’avant, je ruminais […] J’étais devenue agressive… depuis que je suis dans l’habitat inclusif, je revis. » 

« À vivre ici, on se sent plus dynamique. On se motive les uns les autres. »

Avec ce changement de lieu de vie, de nouvelles habitudes et notions sont apparues. Celle de la solidarité au sein de l’habitat, celle d’un volet « familial » : « Quand un locataire a besoin, on l’aide. On mange ensemble, on fait des pauses café. Nos familles ont le droit de participer aussi (activités manuelles, jardinage). On a une réunion locataire, tout le monde propose. Après on rentre chez nous, on est chez nous, chacun sa petite maison ! ». Certains retrouvent même un « rôle », un sentiment d’utilité : « Je suis chargée du composteur sur le quartier. On intègre les gens du quartier dans cette démarche, en lien avec des partenaires, ce qui permet d’être bien intégrés. De plus, nous avons un jardin partagé…, depuis que je suis là, je n’arrête pas ! » 

En dernier mot, les habitantes ont exprimé leur gratitude envers ce type de projet :

« Un lieu où il fait bon vivre. Un lieu où on peut se confier ! Il en faut plus ! Il faut continuer ! Pour que les PA ne se laissent pas aller, ne se morfondent pas ! »

À Paris, l’Association HAPI a restitué en partie l’expérimentation de la mesure d’impact social. 

Nous réaliserons prochainement un autre article pour retenir les points clés de celle-ci. Avant cela, quelques chiffres clés issus de la présentation de l’Association HAPI

Cette expérimentation a regroupé 28 porteurs de projet volontaires et 194 questionnaires ont été complétés. En conséquence, le triptyque « gagnant » de ces projets d’habitats inclusifs est le suivant : Habitants – Proches – Professionnels de la coordination.

Quelles perspectives pour l’habitat intermédiaire inclusif ?

En conclusion, les perspectives énoncées lors de ces 2 rencontres territoriales du Réseau HAPA sont les suivantes :

À Lille, Mr Lecerf est marqué par le dynamisme et volontarisme des porteurs de projet et la satisfaction exprimé par les habitants :

« Une vie qui s’est embellie depuis leur emménagement dans l’habitat inclusif. C’est ainsi la finalité du combat des porteurs de projets, associations et partenaires. Ça renforce notre rôle à la CNSA et l’ensemble des problématiques soulevées à revoir ! »

Sophie Audrain, la directrice du Réseau HAPA a conclu ces journées en rappelant le défi de demain :

« Agir dès aujourd’hui pour porter la parole des premiers concernés, les habitants, et en parler autour de vous ». Cela va se traduire par quelques préconisations à la suite des réflexions menées en ateliers. Ainsi, il s’agit de déconstruire pour mieux reconstruire !