Vivre et vieillir en ruralité

Quels sont les enjeux pour le bien vivre et le bien vieillir en ruralité aujourd’hui et de demain ?

Pour partager les bonnes pratiques entre pairs, Béguinage & Compagnie participe à des temps de regroupement comme celui du Café de Campagne. Le dernier en date évoquait les « services publics en ruralité », voici ce que nous en avons retenu… 

Thibault RENAUDIN, Maire de Termes d’Armagnac (32) nous a rappelé en début de séance que 27.000 communes françaises ont moins de 1.500 habitants ! À ce titre, des initiatives doivent se mettre en place pour répondre à la fois aux besoins des habitants tout en tenant compte de la faisabilité des projets. Il s’agit là de se poser les questions sur les moyens humains, mais aussi matériels et financiers. Dans son village par exemple, ont été installés un relais de la poste, pour maintenir le service public et une épicerie 100% locale afin de promouvoir le terroir et ses richesses. 

Ces constats qui nous amènent à plusieurs questionnements :

En quoi les services publics sont-ils essentiels pour la cohésion sociale ? A quels défis sont confrontés les habitants des territoires ruraux en matière d’accès aux services publics ? Comment maintenir ou renforcer l’offre de services publics en ruralité et de quelles initiatives locales peut-on s’inspirer ?

Pour introduire le propos, la Fondation Jean Jaurès a commencé par un rappel historique du service public en France. Le rapport aux services publics que nous avons aujourd’hui est très en lien avec sa construction. La volonté de l’État était d’avoir la maitrise sur les territoires, en instaurant des politiques publiques. Il promettait et faisait la promotion de l’égalité d’accès pour tous. Les prémices de l’État providence, c’est-à-dire de l’État dit « social » a permis alors la diffusion du service français. Pour autant, aujourd’hui, on constate un certain recul des services publics en milieu rural. Cela s’explique notamment par un exode rural et une baisse de la démographie dans les territoires ruraux. En conséquence, le nombre de bénéficiaires potentiels a chuté dans ces territoires, ne permettant pas le maintien des services… 

Tout cela va de pair avec les évolutions sociétales. Celle du déplacement (mutualisation) et de la dématérialisation des services publics qui ont éloignés les populations de ces services. Dans un dernier sondage, la Fondation a mesuré l’impact de la présence des services publics sur le vote des habitants.

Quel impact de la présence des services publics sur le vote ?

De manière générale, les français restent très attachés au service public et c’est un élément déterminant dans leur vote. Les opinions restent malgré tout contrastées : 6 français sur 10 se disent pas satisfaits de la qualité du service public mais 74% disent avoir accès assez facilement à la plupart des services publics dont ils avaient besoin 

Si on regarde dans le détail, il y a des disparités. Il faut en effet faire la distinction entre les territoires urbains, péri-urbains, ruraux et tenir compte du niveau de services de base. L’insatisfaction la plus importante se situe sur les territoires ruraux dits en déclin ou en stagnation, avec un accès à la santé le plus dégradé.

Enfin, David ARMELLINI de l’ANCT ruralités a partagé l’outil « Agenda rural » , un guide comportant 180 mesures pour les collectivités. Il s’agit de les aider au déploiement des actions solidaires en lien avec les départements.

Ces questions des services publics dans les territoires ruraux nous incite à les réinventer, à se questionner sur la synergie globale des services proposés pour répondre aux besoins. Cela commence par un diagnostic, idéalement partagé pour penser les réponses avec l’ensemble des acteurs, tel que nous pouvons le faire dans le cadre de la démarche Villes Amies des Aînés.