« L’implication habitante par l’approche narrative », tout un programme…
En février dernier, nous nous sommes rendus à la Conférence Ch’ti TAID’X organisée sur Loos-en-Gohelle (62). Mr Le Maire – Geoffrey Mathon, a commencé par introduire la séance en mentionnant le fait que la ville de Loos-en-Gohelle a pour habitude de donner l’opportunité à ses habitants de proposer des projets et surtout d’être acteurs de leur mise en place. Ils appellent ça le « Fifty fifty » ou encore le « donnant/donnant ». L’idée est de se mobiliser, en tant que citoyen habitant pour son territoire et d’en sortir un résultat, pas forcément uniquement pour soi, mais pour les autres, pour la commune.
Dans la foulée, les organisateurs de ce temps de restitution ont ensuite proposé un tour « Assis / Debout » à l’assemblée pour identifier les personnes présentes et leurs « catégories » d’appartenance vis-à-vis du projet évoqué. Ils ont aussi rappelé que ce temps avait pour objectif d’accueillir les ressentis et vécus de chacun. Les différents regards/statuts des personnes présentes permettent en effet de comprendre comment l’autre a vécu l’histoire du projet et son évolution au fil du temps. Cela permet d’observer et d’analyser les frottements, les manquements, pour en tirer les enseignements pour un potentiel nouveau projet.
Mais alors quel était ce projet ?
En septembre 2021, une classe de CM2 de la ville de Loos-en-Gohelle, en lien avec l’association « Loos Ngourna » qui soutient des projets de développement en milieu rural au Burkina Faso, s’inscrit dans le dispositif « Tandem Solidaire ». Ce projet donne l’occasion à des élèves de participer à un projet d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale.
Dans ce cadre, la maitresse évoque alors le problème du réchauffement climatique. Très vite les élèves donnent leurs avis et retour d’expérience sur leur cour entièrement bétonnée. Pour explication ils énoncent le fait que la récréation ait déjà été décalée pour éviter les fortes chaleurs et/ou le fait que le lieu de réalisation de celle-ci ait été déplacé pour plus de fraicheur. Ils évoquent la différence entre des cours avec ou sans végétation. Ils décident alors d’écrire au Maire de la ville pour améliorer cela. S’en suit le projet « Fifty fifty » avec le partage des tâches entre la Mairie et les habitants.
La maitresse valorise ici la pédagogie du projet, c’est-à-dire le fait d’apprendre à travers le projet, sans se rendre compte qu’on travaille : écrire une lettre pour la matière français / faire un relevé des températures pour les mathématiques / l’engagement citoyen des élèves pour les droits civiques, etc.
Et pourquoi ça intéresse Béguinage & Compagnie ?
Cet exemple de projet nous montre combien différents acteurs (élèves, corps enseignant, association des parents d’élèves, agents et services techniques de la ville ou encore financeurs) peuvent concourir à la réussite d’un projet et en sortir des enseignements constructifs :
Implication des habitants
L’espoir que ce travail donne envie aux habitants de poursuivre leur engagement (dynamique intergénérationnelle qui plus est !). En conséquence, cela fait naitre de nouveaux projets, dont les habitants deviennent des ambassadeurs.
« L’implication des habitants c’est de l’or en barre »
Ce n’est pas parce qu’il y a une volonté politique que ça va se faire. En effet, il faut embarquer tout le monde, et surtout les premiers concernés ! « Une vraie baguette magique le fifty fifty ou 50/50 »
Importance de la relation/posture entre différents acteurs
Tous les acteurs sont au même niveau, peu importe le statut. Ainsi, il faut valoriser la place de chacun en tant que citoyen, acteur de son territoire !
Nous faisons le rapport avec le « trio gagnant » comme nous aimons l’appeler chez Béguinage & Compagnie concernant la démarche « Villes Amies des Aînés ». En effet, il s’agit bien de valoriser la participation aussi bien des habitants, élus que des partenaires.
Mesurer le budget réel de l’opération réalisée
Un des agents du service technique de la ville rappelle la plus-value du fifty fifty malgré des compétences bien présentes du service technique et/ou en faisant appel à des prestataires extérieurs :
« On aurait été beaucoup plus vite si on avait fait nous-même, mais ça n’aurait pas fédérer/générer de la dynamique collective et ça nous aurait coûté plus cher. »
Maintenir la dynamique
Il y a un véritable enjeu dans la durée, avec un risque d’une baisse d’énergie. Face au temps long, la ville répond par des célébrations intermédiaires comme « Faites in Loos », temps convivial, temps de propositions avec de nouvelles initiatives. Néanmoins, il faudra rester vigilant, et s’il le faut, savoir remotiver et recréer des liens.
La politique engagée sur Loos-en-Gohelle, en fonctionnant « les portes ouvertes » s’inscrit dans cette logique. Depuis des générations, les habitants se plaisent à Loos-en-Gohelle « On aime notre ville ». Un certain héritage s’est transmis les engageant dans une certaine dynamique positive du « Travailler avec plaisir » : « On a passé des bons moments ensemble ».
En mot de clôture…
La ville de Loos-en-Gohelle valorise cet exercice du Taid’X d’évaluation de leur politique publique. Cela permet de partir des acquis pour aller plus loin dans les réflexions menées à l’échelle d’une ville. Ainsi, il s’agit de reconnaitre l’ensemble des acteurs d’un territoire, à savoir les habitants, les services de la ville, les élus.
Vidéo
3 minutes pour comprendre :
Démarche Villes Amies des Aînés (VADA)
Dans la continuité de nos actions, Jean-François Trochon et Coralie Bobet ont été référencés par le Réseau Francophone des Villes Amies des Aînés (RFVAA) comme prestataires pouvant accompagner les collectivités souhaitant s’engager dans une politique locale de l’âge et plus spécifiquement dans le programme « ami des aînés ».
Découvrez en un coup d’oeil, les différentes étapes incontournables pour y parvenir.
Au sommaire :
- Structuration de la gouvernance
- Elaboration d’un état des lieux
- Animation et synthèse